William Shakespeare a un jour écrit : « Parce que nous sommes fait que la même matière que les rêves. » Merci la pub Gullietta. J’aime bien cette citation. Je suis un grand rêveur. Et non un Geek parce que je la tire d’une pub TV. Et même loin de là. En fait d’après de nombreux diagnostiques on a décrété que je suis un peu, beaucoup, extrêmement, intensément, hyperactif. Je ne tiens pas en place, mais alors, pas du tout. Et non. Je suis sportif. Très. J’aime les sports X-trèm. Le skate particulièrement. Et oui, j’aurais dû en faire mon boulot. Mais non. Ca reste un rêve. Parce que je suis là. Bref, passons, ce n’est pas le sujet du jour. Je ne pense pas être quelqu’un de méchant, je suis juste un peu con sur les bords. Donne-moi une claque et je te tends l’autre joue en prétendant qu’elle est jalouse. Pourquoi ? La provocation bien sûr. Attends mec, on te fous un coup,  tu pleures ta mère t’es cramé. T’es pas fou, je veux pas crever pour ça. Alors, que, imagines, on te fous une patate, tu te relèves, tu dis «  t’as que ça dans le calbar ? » on va te regarder, te refrapper certes, mais au moins, t’auras l’air moins con. Quoi, elle est pas belle ma manière de voir les choses ? Laisses tomber, t’y connais rien. C’est pas grave.

Bref passons, tu veux savoir qui je suis. Un jeune con qui aimait la vie à mort. Je rigolais tous le temps, je faisais que des conneries. Je dis bien, je faisais. Ici, tu veux que je fasse quoi ? Que je compte les cafards qui passent ? Putain j’en ai pour perpète. A part tourner en rond j’ai rien à faire d’autre. Enfin, j’ai quand même pas perdu mon sourire. Il parait que c’est vendeur. Je ne sais pas trop qui ils sont ces vieux timbrés du caisson, mais je m’en fous. Enfin c’est-ce que je me dis. Je me dis, une fois dehors, je pourrais bien me barrer. Je suis fourbe comme mec et j’ai pas l’habitude de me soumettre. Non, je suis une grande gueule. Comme j’ai dit, donne-moi une tarte, je te tends l’autre joue. Je suis franc, je ne mâche pas mes mots. De quoi bien rire un peu quand je vois les malades qui passent. Ca me fait bader, c’est vrai. Mais bon, je me dis qu’il me suffis de leur tenir tête et on voit ce qui ce passe. Suicidaire ? Pas du tout. Inconscient surement plus oui… Surtout jeune et ignorant je dirais.

Un jour ma mère a couché avec un homme et c’est comme ça que je suis né. Bon, OK, dit comme ça, c’est bizarre. Mais pourtant c’est tellement vrai. Je n’ai jamais connu mon père et franchement je ne m’en plains pas. Je crois que je m’en branle les steaks. Mais bon, c’est surement parce que je ne sais même pas à quoi il ressemble. Je me dis que vu mon nom c’est surement un Italien. Ouai, Lorenti c’est pas très british comme nom. Pourtant, ma mère m’a pondu à Oxford. Enfin bref, quand je te dis que je ne sais rien de lui. Et ça n’a aucune importance sérieusement. Que dire de plus ? Que j’étais ce genre de gamin super chiant sur qui on a envie de taper dessus ? Comme sur la TV tu sais quand elle bug. Tu prends le marteau et tu frappes, ça marche pas mieux, mais au moins, ça détend. Oui j’étais le gamin chiant qui pleure tout le temps et qui sait même pas pourquoi. Non, mais, genre, je n’avais pas besoin de pisser dans ma couche pour pousser un immense « ouinnnnnnnnnnn » à en réveiller les voisins à l’autre bout du quartier. Je chialais, je gueulais et on ne savait même pas pourquoi. Pour faire chier surement. Voyons les choses comme ça. Franchement c’est plus simple. Enfin bref cette période là elle est pas intéressante. Pas du tout même. Passons.

En fait pour l’histoire, non mais, c’est vraiment pour la petite anecdote, des fois ça peut être drôle qui sait, ma mère a comprit que je pleurais tout le temps parce que je refusais de rester couché dans mon plumard. C’était drôle. C’était pas des caprices, mais après m’avoir fait étudier, ils ont trouvé ça. Je suis hyperactif. Et oui mec, on a la classe, ou on l’a pas. Moi je trouve que c’est classe de pas tenir en place. Franchement c’est drôle. Quand j’étais gosse, je prenais toujours des punitions. Mais tu sais, le genre de truc, imagines la scène elle est comique. Tu plantes la vielle instit’ cliché, genre la vielle robe à fleurs et les grosses lunettes rondes, ouai comme ça. Bon OK elle est petite celle-là, mais elle avait un peu des airs à Susan quand on y repense. Enfin bref, tu la visionnes mieux l’instit’ là ? Parfait, je te donne la scène : « Stacey ! » tiens une craie qui vole sinon c’est pas drôle. « La prochaine fois c’est au coin. T’es prévenu. » Alors, là, le must, tu vois un gamin haut comme trois pommes passer. Et oui, ce gosse, c’est moi. Faire le salaud, c’est cool mais bon, j’étais comme ça. Moi, ça me faisais rire. Mais le truc, je n’allais pas au coin par plaisir, mais parce que j’étais debout et donc, je pouvais bouger sans forcément recevoir des craies en pleine gueule. Oui, moi j’ai inventé un concours à l’école. C’était le concours du type qui recevrait le plus de craies durant une heure. Champion ? Sept craies en une plombe ! Qui dit mieux ? Cherches pas, je devrais apparaitre dans le Guinness des records moi je te le dis.

Enfin ça c’était la petite accolade super drôle. Oui, drôle, tout est relatif tu vas me dire. Mais moi ça me fait rire quand j’y repense. J’étais quand même sacrément con. Donc à l’école comme tu l’as compris, j’étais le gamin pas chiant, sérieux et très intellectuel, le gosse qui savait tous sur tous, incollable sur tous ce que tu veux à tel point que l’on me donnait le surnom de Wiki ! Et oui, Wikipedia, c’est la classe… La je parle du voisin la tête d’ampoule si tu l’avais pas comprit. Bon ok, c’était utopique, moi j’étais le gosse turbulent qui faisait que des conneries en cours. Mais faut de tous pour faire un monde. Moi, ma mère, elle aurait bien voulu que je finisse comme mister scientifique, avec l’appareil dentaire, les boutons pustules, tu sais le truc gore, t’appuis dessus ça fait SPLASH. Et the lunettes ! Un peu à la Harry pot de fleur, tu vois le cliché. Le Geek ! Le mec qui ne sort pas, qui passe sont temps à jouer à WOW et qui n’a pas d’ami à part « Lara Croft ». Et oui, ma mère, elle aurait bien voulu que je devienne comme ça. Ingénieur, non médecin, avocat peut-être ? Enfin bref, moi je me mis au sport. Et oui, j’avais un sacré pète au casque. Je l’ai toujours d’ailleurs. Mais bon ça c’est pas important. Je devais avoir j’en sais rien, six ans quand j’ai reçu ma première board. A tout casser. Je te dis pas la mère, un peu l’angoisse. Les voisines, le genre de commères qui regardent par la fenêtre me voyaient déjà délinquant avec une pipe à crac dans le bec et à dormir sous le pont le père Jesse. A bah merci. C’est cool. Manque de bol, j’étais non seulement passionné mais très doué. Et merci Mick de l’avoir vu.

Mick c’est qui ? Le mec le plus cool. Mon entraineur. Pour information je suis pro Rider. Le plus jeune skateur de l’Angleterre et le plus doué. Sois, champion d’Angleterre, d’Europe aussi dans la catégorie junior. Pour les championnats du monde c’est l’autre con qui m’a piqué ma place. J’ai foiré un back flip. Tout ça pour un minable back flip. Trop la mort. Bref. Comme t’as compris je suis pas resté à l’école bien longtemps. Et puis, moi ça me faisait chier. Je m’entrainais grave pour être le meilleur, puis j’aimais ça. La journée bahut, le soir skate, le matin skate, journée bahut, soir skate. Et les devoirs dans tout ça ? Et ta mère en string tu l’as vu ? Je n’étais pas fait pour les cours de toute manière. Donc oui, je m’en foutais royal de tout ça. La seule chose qui comptait pour moi c’était le skate. J’ai passé toute mon adolescence sur les routes du Ride. Au moins, ça m’empêchait de faire des conneries. Quoi que. Enfin, étant sportif, je n’ai jamais fumé, par contre picoler… On est tous pareil là-dessus, on ne dit pas non à une petite bibine. Enfin moi je ridais et j’étais content, c’est tout. Je ne demandais mais alors, rien d’autre. Et puis je me suis mit à faire de la pub pour Volcom, Etnies, les grandes marques. Mais ouai mec, je te l’ai dit on a la classe, ou on ne l’a pas. Le plus beau souvenir de ma vie ? Les X-games. Putain la jouissance t’imagines même pas. J’avais seize ans la première fois que j’ai participé. Un prodige on disait de moi. Autant te dire que la mère elle avait oublié vite fait l’idée de la tête d’ampoule. C’était trop la classe. Je gagnais de la tune, autant te dire beaucoup sans dire le prix, c’est indécent. Mais plus besoin de se faire chier le cul sur une chaise quand t’as ma vie. C’était que du pur bonheur.

Et oui, je t’en parle avec les étoiles dans les yeux, moi ça me rend nostalgique. Maintenant j’ai dix-huit piges et ça fait deux putains de jours que je suis là et je ne sais même pas pourquoi. Attends le délire, hier j’ai vu un mec passer, il est venu, il est reparti avec une nénette dans mon cas. Y’en a qui sont là depuis perpète il parait, moi ça me fait bader. Mais je préfère ne pas y penser. Comment j’ai fini ici ? Bonne question. Je partais faire un Contest. En Irlande dans le nouveau paradis sur Terre. River Crow qu'elle s'appelle la ville. Et puis, non. J’ai juste le temps de me rappeler du coup derrière la tête et paf, je me suis réveillé ici même. C’est badant mais c’est comme ça. Je me demande quand même ce qu’ils vont faire de moi. Je verrais bien ma fois. Advienne que pourra. Mais sortez-moi de là merde ! J’ai besoin de bouger moi ! J’ai des fourmis ! Je veux ma board ! Je te jure, moi ça me donne envie de me prendre…